Race results & historiek
World rankings
Geboortedatum 01-03-1938 |
Discipline | Distance | Time | Average | Year | Location | Description |
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100 km weg | 100.000 | 09 h 40' 41" | 10.333 | 1985 | Moignelée | - |
Discipline | Distance | Time | Average | Year | Location | Description |
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200 km weg | 200.000 | 21 h 00' 43" | 9.518 | 1986 | Bar-le-Duc | 1ère place / Vainqueur de l'épreuve |
200 km weg | 200.660 | 21 h 24' 32" | 9.373 | 1985 | Lagny-sur-Marne | 1ère place / Vainqueur de l'épreuve |
200 km weg | 200.000 | 21 h 26' 54" | 9.325 | 1985 | Bar-le-Duc | 1ère place / Vainqueur de l'épreuve |
200 km weg | 200.000 | 21 h 27' 32" | 9.320 | 1983 | Mons | 1ère place / Vainqueur de l'épreuve |
200 km weg | 200.000 | 21 h 38' 35" | 9.241 | 1986 | Chapelle-lez-Herlaimont | 3ème place |
200 km weg | 200.660 | 22 h 05' 46" | 9.081 | 1983 | Lagny-sur-Marne | 3ème place |
200 km weg | 200.200 | 22 h 15' 13" | 8.996 | 1986 | Torcy | 4ème place |
200 km weg | 200.000 | 22 h 49' 00" | 8.766 | 1990 | Bar-le-Duc | 5ème place |
200 km weg | 200.000 | 22 h 53' 04" | 8.740 | 1982 | Torcy | 2ème place |
200 km weg | 200.954 | 23 h 04' 34" | 8.708 | 1985 | Moissy-Cramayel | 4ème place |
200 km weg | 200.000 | 23 h 09' 10" | 8.638 | 1988 | Bar-le-Duc | 8ème place |
200 km weg | 195.670 | 23 h 23' 36" | 8.364 | 1984 | Bar-le-Duc | 9ème place |
200 km weg | 200.100 | 23 h 32' 45" | 8.498 | 1988 | 4ème place | |
200 km weg | 200.363 | 24 h 21' 44" | 8.224 | 1981 | Mons | 4ème place |
200 km weg | 200.000 | 24 h 23' 24" | 8.200 | 1981 | Lagny-sur-Marne | 4ème place |
Discipline | Distance | Time | Average | Year | Location | Description |
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Les 24 heures de Bruxelles | 177.500 | 24 h 08' 02" | 7.355 | 1980 | Bruxelles | 10ème place |
Les 24 heures de Bruxelles | 225.016 | 24 h 29' 13" | 9.189 | 1981 | Bruxelles | 1ère place / Vainqueur de l'épreuve |
Les 24 heures de Bruxelles | 230.130 | 24 h 29' 52" | 9.394 | 1984 | Bruxelles | 1ère place / Vainqueur de l'épreuve |
Les 24 heures de Bruxelles | 214.788 | 24 h 36' 43" | 8.727 | 1982 | Bruxelles | 2ème place |
Discipline | Distance | Time | Average | Year | Location | Description |
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Les 28 heures de Roubaix | 246.940 | 28 h 00' 26" | 8.817 | 1983 | Roubaix | 1ère place / Vainqueur de l'épreuve |
Discipline | Distance | Time | Average | Year | Location | Description |
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Paris-Colmar | 518.000 | 66 h 50' 00" | 7.751 | 1985 | - | 3ème place |
Paris-Colmar | 516.000 | 71 h 20' 00" | 7.234 | 1984 | - | 7ème place |
Paris-Colmar | 508.000 | 72 h 50' 00" | 6.975 | 1982 | - | 7ème place |
Sur les listes actuelles des records mondiaux (ou meilleures performances mondiales) en athlétisme, la Belgique n’apparaît quasi plus que pour l’endroit où ils ont été réalisés. Quatre fois en fait. Chaque fois au Stade Roi Baudouin avec le 10.000 mètres, le 110 haies, le 3000 steeple et le 4x800 mètres.
Depuis 1984, un Belge, le Visétois Pol Forthomme, est détenteur d’une meilleure performance mondiale, qui plus est établie chez nous (Woluwé-Saint-Lambert). C’est moins médiatique, non reconnu par l’IAAF, mais il n’empêche que ses 226,432 km sur 24 heures en marche athlétique tiennent depuis le 14 octobre 1984 en haut des tablettes.
Aujourd’hui, à 80 ans, poignée ferme et démarche solide, le vice-président du RFC Liège athlétisme continue à en imposer. La balade dans ses souvenirs sportifs est aussi rafraîchissante que réjouissante. Surtout, elle permet de donner un coup de projecteur sur des statures sportives et des valeurs d’effort parfois oubliées, tant le jeunisme ambiant a pris le pas sur l’histoire des anciens.
«Je suis arrivé à l’athlétisme en 1975, grâce à un cross interscolaire», évoque-t-il, assis à une table de la cafétaria du Hall Omnisports de Visé, à quelques foulées de la piste en cendrée de l’une des deux sections du RFCL (avec Oupeye). «Jusque-là, j’avais joué au football à Aywaille, en première provinciale. Je venais de Harzé, mon village d’enfance. Sur ce fameux cross, Dieudonné Guthy, le fameux président du RFCL (NDR : de son vrai nom Devrint, il fut recordman de Belgique sur 100 mètres et participa aux Jeux de Berlin en 1936 aux côtés de… Jesse Owens), est venu me trouver et m’a dit: «Toi, tu viens chez nous faire de l’athlé…»
En délicatesse avec son ménisque, Pol Forthomme «obéit» à l’injonction du personnage haut en couleurs qu’était le dirigeant liégeois. Mais très vite, se rendant compte que son genou risquait vite de poser problème pour la course à pied, il bifurqua vers la marche athlétique, partit au club de Flémalle, avant de rejoindre le club de marche de Chapelle-lez-Herlaimont et son entraîneur André Stalpaert.
Très vite, il monta dans les kilométrages. Un de ses modèles, Robert Rinchard, lui montra la voie, lui qui, en quatre participations, avait remporté trois fois la mythique course Strasbourg-Paris (518 km, avec deux repos obligatoirs, de respectivement trois heures et une heure). Forthomme, contremaître en chef à Cockerill-Sambre, participa sept fois à l’épreuve-phare du grand fond de la marche athlétique. Aucune victoire (une grosse déception pour lui). En 1982, il fut même en tête pendant 300 kilomètres, ayant même plus d’heure et demi d’avance. Donné plusieurs fois parmi les grands favoris, il termina tout de même troisième en 1985 (66h 50' d’efforts!).
«Et tout ça sans argent, sans gloire, sans produits dopants», fait-il, fièrement. «On faisait des choses incroyables avec des entraînements de fou, juste pour la beauté du sport, le dépassement de soi et, surtout, parce qu’on aimait cela…»
Aujourd’hui, plus de trente ans plus tard, ce père de trois filles est toujours sur les bons rails. Pensionné («mais toujours avec quelque chose à faire»), il continue à marcher et à rouler à vélo. Pas de montagne, même s’il a déjà été deux fois au sommet du Mont Blanc, dont une avec une de ses filles pour la féliciter pour son diplôme. «Je ferai cela jusqu’au bout», clairement, fait celui qui déteste l’idée de vieillir.
Et puis, il y a toujours «son» RFCL, à la présidence duquel le gouverneur de la province, Pol Bolland, l’appela en 2002, alors que les nouvelles installations et, surtout, le meeting international de Liège étaient en pleine voie de concrétisation. «Aujourd’hui, je suis vice-président et je m’occupe du sportif», fait-il. «Mais j’aimerais passer le relais à plus jeune…»
En matière d'entraînement, Pol Forthomme n'a jamais hésité à mettre le curseur haut. Plus dur, plus fort. Des pratiques que l'on pourrait presque qualifier d'un autre âge si on les envisage sous le seul angle de la préparation physique.
«Avec mes courses qui pouvaient aller jusqu'à trois jours quasi non-stop, il fallait travailler autre chose que la performance athlétique», explique notre homme. «Sur de telles distances, le mental était primordial. Il fallait apprendre à gérer la fatigue, la douleur. Le ras-le-bol. Limite les divagations. Je me souviens que sur une course, après 300 kilomètres, j'ai soudain eu envie de me jeter sous les roues d'une voiture... Je me suis aussi déjà retrouvé écroulé dans un fossé, avec le médecin m'amenant de l'oxygène.»
Alors, clairement, oui, on comprend mieux certains entraînements de forçat. Parfois, Pol rentrait chez lui le vendredi après une semaine de boulot, mangeait deux ou trois tartines, puis partait à pied sur Harzé, de nuit, sans frontale.
«Là, chez ma mère, je prenais un bol de soupe, puis je repartais chez moi», se souvient-il. «Cela me faisait environ 100 bornes, parfois dans la neige. Et une fois chez moi, je me forçais à ne pas dormir jusqu'à minuit.»
Il y avait aussi des séances à tourner dans Visé toute la nuit. Ou d'autres, toujours de nuit, avec son entraîneur Robert Rinchard qui lui balançait à la figure des seaux d'eau s'il faisait mine de s'endormir en marchant.
«Essayez un peu d'imposer ça à un jeune maintenant», soupire-t-il...