EMMANUEL LASSALLE : «C’EST LA LOI DU PARIS-COLMAR !»
Le Lamarchois Emmanuel Lassalle est au départ aujourd’hui du Paris-Colmar à la marche. Brillant 4e l’an passé pour sa première expérience sur l’épreuve mythique, il se dit apte à faire à mieux cette année même s’il sait qu’il y aura des moments difficiles.
Il respire la sérénité et la confiance. Entourée de toute son équipe et de tous les partenaires qui l’ont rejoint pour l’aider à passer un cap, le Picard installé à Lamarche et licencié à Athlé Vosges se veut logiquement optimiste avant d’avaler les 440 km qui vont le mener de Paris à Colmar en passant par Vittel et Plainfaing. A quelques heures du départ, tous les voyants sont au vert !
♦ Manu, la seule question qui vaille est : comment allez-vous ?
Franchement ? Tout va bien. J’ai hâte d’être au départ. Physiquement, je me sens très bien. Je n’ai pas de bobo ni d’inquiétude. Je me suis entraîné pour être au top cette année. Cela a payé puisque je sens que j’ai passé un cap. Je n’ai pas de pression. On commence à faire les valises donc on sent que cela approche. Je suis impatient d’en découdre.
♦ D’où vient cette confiance ?
Sportivement, je ne suis plus le même garçon. Je suis plus performant. Cela s’est vérifié en mars dernier lors du sélectif de Bourges que j’ai bouclé en seconde position en passant la barre des 200 km en 24 heures En 2013, sur le même sélectif, j’avais fait 186 km. C’est bien la preuve que j’ai progressé.
♦ Y a-t-il un peu d’appréhension ? Notamment la peur de décevoir ou d’être moins performant que ce que vous imaginez ?
Il y a forcément un peu de stress mais je suis conscient des risques que cela se passe moins bien que l’an passé. Des coups de mou, j’en aurai. J’aurai ceux que je n’ai pas eus l’an passé. C’est la loi du Paris-Colmar.
♦ N’y a-t-il pas un risque à être trop confiant, trop enthousiaste ?
Cela peut être un risque. Etre trop généreux, trop impatient, cela se paye toujours cher sur le Paris-Colmar. Mais je compte sur mon coach, Jeanick Landormy, pour mettre le frein à main. Comme il l’a fait avec justesse sur le sélectif de Bourges. J’ai totalement confiance en Jeanick et en la stratégie que nous avons arrêtée.
♦ Quelle sera cette stratégie ?
Toutes les allures que nous avons envisagées sont bien calées dans ma tête. L’objectif sera de se positionner au classement dès le départ. Ainsi, on va chercher à ne pas perdre de temps sur le prologue de 5 km qui a lieu à Paris mercredi. Ce prologue, je vais le disputer comme un 5 km sur piste. Idem pour l’étape de 20 km qui suivra entre Neuilly-sur-Marne et Saint-Thibaut-des-Vignes. Je vais faire ces deux étapes plus vite que l’an passé. Après, il sera question de suivre les allures prévues.
♦ Quand on a terminé 4e l’année précédente, on est logiquement ambitieux au départ ?
C’est certain. Surtout que j’ai terminé 4e l’an passé avec un chrono de 4e. Pas en bénéficiant d’abandons ou de faits de course. Même si je veux rester humble, dans un coin de ma tête, je pense au podium. Mais cela ne sera pas simple car il y a une grosse concurrence. Mais je suis logiquement ambitieux car j’ai fait une meilleure préparation et je suis plus performant. Je ne m’interdis pas de penser au podium.
♦ On sent aussi qu’autour de vous, il y a plus d’engouement que l’an passé…
Forcément, l’an passé, je ne connaissais pas l’équipe d’accompagnateurs. Et eux ne me connaissaient pas. On s’est découvert. Et on sent qu’avec un an de plus, l’entente et la coordination sont meilleures. De nombreux partenaires nous ont rejoints également. Ils nous font confiance et je les remercie tous. Tout comme je remercie un ami graphiste qui m’a confectionné un dossier de presse de top niveau. Cela a forcément été très utile pour démarcher les partenaires.
♦ Vous êtes donc gonflé à bloc avant le départ ?
Je me suis bien préparé. J’ai enchaîné entre 125 et 200 km par semaine. Cela n’était pas simple à organiser entre la vie professionnelle et la vie familiale. Mais j’y suis parvenu. Et je prends le départ de cette seconde édition avec motivation. Car j’ai mis tous les atouts de mon côté. Vous voulez un exemple ? L’an passé, je suis resté au repos la semaine précèdent Paris-Colmar pour garder de la fraîcheur. Cette semaine, j’ai fait 125 km à l’entraînement. Car mon but n’est plus d’être à l’arrivée. Mais d’y être dans les meilleurs. Mais si je ne suis pas sur le podium, que je suis battu par des concurrents plus forts que moi, il n’y aura pas de regrets car j’aurai fait tout ce qui est nécessaire pour être performant. Et c’est l’essence même du sport de haut niveau !
Recueillis par Ph.
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