Encore deux défis pour Daniel Vandendaul Partager l'article
Mais qu’est-ce qui le pousse encore, à 68 ans, à se lancer sur les routes, par tous les temps, pour des séances intensives de marche sportive ? La réponse est aussi simple que multiple : la passion, l’envie de se dépasser, la recherche du bien-être et surtout, l’esprit de compétition, intact. Daniel Vandendaul respire la forme. Mais le hasard n’y est pour rien. C’est le résultat d’un travail acharné et d’efforts soutenus sur le long terme. Jugez plutôt : à raison de 200 kilomètres parcourus par semaine, il totalisera, fin mai, 500 heures passées sur les routes ! Il avance une VO2 Max (NDLR : consommation maximale d’oxygène) de 45, ce qui équivaut à un athlète de 27 ans ! Et lors des séances en résistance, nécessaires pour pouvoir porter des accélérations afin de bien se placer lors du prologue, il monte à 160 pulsations ! À son âge, qui peut en dire autant ? « Il n’y a pas de « pros » dans le domaine, mais la préparation l’est clairement », fait-il remarquer.
Rude concurrence en vue
Du 31 mai au 4 juin, le Lensois va donc participer à sa troisième Nocéenne, la variante de Paris-Alsace disputée en quatre jours et longue de 230 bornes environ. En 2019, il était monté sur la deuxième marche du podium de l’épreuve, qui incluait encore les nuits. Et il avait terminé quatrième de la nouvelle version l’année dernière. Même s’il a un an de plus, il reste ambitieux pour l’édition 2022 : « Il me manque les première et troisième places. Il me semble plus sain et réaliste de briguer la troisième dès lors que la concurrence s’annonce rude avec, au départ, des « gamins » de 30 à 40 ans qui ont des références. Ils pourraient être mes enfants (rires) ! Un podium, synonyme de neuvième top-10, me ravirait. Cela me permettrait de mettre un beau point final à cette compétition mythique que j’avais découverte en 1984. Car, oui, il s’agira bien de ma toute dernière participation. Ce genre de challenge exige de gros sacrifices et un moment, il faut savoir dire stop. J’en profite pour remercier mon épouse Antonia, sans laquelle tout cela n’aurait pas été possible. Son soutien logistique et diététique, notamment, m’est essentiel. Sans oublier les sponsors, ainsi que l’équipe d’intendance qui me suit depuis des années en compétition. Tout cela me garantit sérénité et sécurité. Je n’ai donc plus qu’à penser à une chose : performer ».
Météo, grippe : pas épargné
Vu la manière dont il a appréhendé la préparation, Daniel a bon espoir par rapport à ses objectifs. « J’ai un sérieux avantage par rapport aux années précédentes : après la saison 2021, je n’ai pas pris de break. J’ai continué à m’entretenir, ce qui m’a permis d’éviter les kilos superflus pour jeter les bases de 2022. Un fameux gain de temps ». Pourtant, tout n’a pas roulé comme il l’espérait. « Quelle galère en hiver, avec cette météo ! J’avais les pieds lourds. Heureusement, la détermination a pris le dessus. Résultat, le 1er mars, je me sentais pousser des ailes ». Mais cela n’a duré que quinze jours. « Une bonne grippe m’a alors privé de pas mal d’énergie et de force. J’ai quand même maintenu le stage en Espagne, début avril. La première semaine a été pénible. Je n’avais pas de jambes, à tel point que le doute m’a envahi. Puis, il y a eu une forme de déclic et j’ai retrouvé d’excellentes sensations. Un vrai soulagement ».
La Nocéenne commencera le 31 mai avec un prologue inédit de 15 kilomètres organisé à Disneyland Paris, dans le cadre du 30e anniversaire du parc. Le mercredi 1er juin, l’étape prévoit 34 bornes. Puis, 58 et 57, avant l’ultime tronçon de 59 kilomètres jusqu’à Kaysersberg. « Les difficultés vont s’accentuer au fil des jours », termine le marcheur, qui connaît les profils par cœur. « L’important sera, une fois encore, de bien se relancer et de gérer les efforts ». L’expérience est sûrement un des nombreux atouts dont peut se prévaloir le méritant sexagénaire par rapport à ses jeunes rivaux.